COVID-19 . Pèlerinage 2020 : Homélies Père Michel PAGES


RESTEZ CONFINÉS et 

PRENEZ SOIN DE VOUS

Pèlerinage VIRTUEL du 16 au 19 septembre 2020


La Parole de Dieu a vocation à nous nourrir 
et à nous rejoindre sur le chemin de nos vies…

Extrait des prédications du Père Michel PAGÈS, 
aumônier national LCE

 

Mercredi 16 septembre 2020

Messe célébrée à la Grotte de MASSABIELLE



« Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur…Si je n’ai pas l’amour je ne suis rien » (I Cor 12, 31 et 13). Qu’y-a-t-il de « meilleur » que cela : « Aimer et être aimé » ? « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », dit Jésus (Jean 15, 9-17). Chacun y aspire. C’est essentiel en humanité et c’est essentiel dans l’expérience que nous pouvons avoir de Dieu. Les multiples visages de notre famille LCE reflètent tant de défis mais ils ne peuvent effacer cette aspiration à « aimer et à être aimé ». St Paul précise le contenu de cette aspiration profonde, non comme des exigences mais comme des décisions ; vouloir être patient, vouloir espérer, vouloir être dans la bonté, vouloir être dans la vérité, vouloir voir au-delà des apparences et, nous pourrions ajouter, vouloir être vrai face à la maladie, vouloir cheminer avec d’autres avec l’espérance au cœur. Il faut parfois aller chercher au plus profond de soi, cette part de vérité qui nous rend capables d’affronter tant et tant de situations difficiles et de ne pas perdre notre vocation à aimer. Comme s’il fallait sans cesse prendre conscience que la vraie réalité d’une personne, c’est ce qu’elle est sous le regard d’amour que je lui porte. Ce regard patient et bienveillant que Dieu ne cesse de porter sur chacun de nous. Ne pas tout comprendre, ne pas juger trop vite mais chercher dans nos vies ce qui demeure visage d’amour, en faisant mémoire de tout ce qui nous a aidés à avancer dans l’accompagnement d’un proche, d’un évènement de vie, d’un cancer… « Si vous avez de l’amour, les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples » Jean 13, 35. Accueillez ces mots de saint Augustin : « Tu es tenté par l’esprit du mal et voilà que tu prends conscience de la beauté de ton corps, là tu es témoin. Tu es tenté par la jalousie sur le sort de chacun et voilà que tu prends conscience qu’il vaut mieux secourir que de se comparer, là tu es témoin. Tu es tenté par l’esprit d’orgueil, mais en voyant de plus pauvres que toi, tu ressens compassion et humilité, là tu es témoin 


Jeudi 17 septembre 2020

Messe célébrée dans la chapelle de l’Accueil Notre-Dame




 « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et cette grâce en moi, n’a pas été stérile » (I Cor 15, 1-11). Voyez bien que chacun a sa place. Voyez bien que chacun a reçu « sa part de grâce ». L’évangile vient de nous montrer une femme pécheresse capable du meilleur à cause de Jésus (Luc 7, 36-57). Saint Paul ajoute que « le Christ est même apparu à l’avorton » qu’il est, lui, « le plus petit des apôtres », on ne peut être plus concret ! Voyez bien que personne n’est exclu de la Bonne Nouvelle. Voyez bien qu’en dépit de nos faiblesses et de nos défis, nous pouvons avancer. « Chaque homme est nécessaire », disait le pape Benoît XVI pour rappeler que « la grâce » est « un don » que chacun a reçu. Comme ce quelque chose que l’on n’attend pas, qu’on ne mérite pas mais qui, mystérieusement, nous touche. Et cela donne dignité, valeur et force à chacune de nos pauvres vies. Plus encore, chaque fois que nous prenons conscience du don de Dieu, nous apprenons à nous connaître vraiment et à avancer en cette vie et « en Dieu ». Au-delà de nos différences, de ce qui a visage de difficultés ou de rejets en nos vies, ce qui compte, c’est de trouver sa place, d’y demeurer et de s’y épanouir en dépit de tout. Mystère de cette Eglise où il s’est passé quelque chose de cet ordre-là dans l’expérience des apôtres et jusqu’à nous. Nous avons vocation à nous situer dans cette longue chaîne de témoins comme un « maillon » indispensable. Rappelez-vous que nous donnons un vrai visage d’Eglise à LCE, chaque fois que nous nous rassemblons en délégations ou en pèlerinage parce que nous sommes tous invités à une « mystérieuse communion. »



Vendredi 18 septembre 2020

Messe célébrée à l’église Sainte Bernadette





« Jésus passait de ville en village, proclamant la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu » (Luc 8, 1-3).

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Jésus passait ! On pourrait dire « cheminait », « pérégrinait » parce que la Bonne Nouvelle n’est pas statique, elle est cheminement. Elle est faite d’expériences, de rencontres et de lieux…à longueur de vie. Parce que « passer » c’est comme « la vie qui passe », comme « la traversée des épreuves », comme « goûter aussi aux joies qui passent et se proposent à nous ». Parce que « passer », c’est « avancer » et cela rejoint le très concret de nos existences et même notre combat face au cancer. Mystérieusement, « on avance », « on veut avancer » avec des hauts et des bas, bien sûr. Ne le disons-nous pas à chaque retrouvaille et à chaque pèlerinage ? « Malgré le temps, tu n’as pas changé », « l’année a été difficile mais on est là », « quelle joie de se retrouver, le temps a été si long ! » « Passer » n’est pas qu’un mot, c’est le concret de « notre marche de vie » dont nous savons, par la foi, qu’elle a un sens ! L’évangile précise que « les apôtres accompagnaient Jésus avec de saintes femmes qui les soutenaient ». On a le sentiment que ce « cheminement » leur sert de formation. Comme s’il fallait « être avec Jésus » pour le connaître vraiment et progresser dans cette relation avec Lui et avec ce que la vie nous donne de  traverser. L’évangile évoque encore le témoignage de ces femmes qui ont l’expérience de « guérisons » près de Jésus. Elles ont été renouvelées, changées, comme on peut le dire de retour de pèlerinage. Nous l’expérimentons  par le fait « d’être ensemble dans une forme de communion fraternelle » ou par « l’expérience d’un sacrement comme celui de l’Onction ou celui de la Réconciliation », signes efficaces de Jésus « qui marche avec nous » et dont vos aumôniers sont les instruments. Quelque chose change en nous, se modifie, comme des relèvements, des apaisements du corps ou de l’esprit, des conversions du cœur. Notre association, nos délégations, notre pèlerinage, nos carrefours, notre revue, notre site, sont pleins de ces récits qui expriment le renouveau et l’espérance « en actes ». Continuons de partager et d’avancer sur ce « chemin » que Jésus prend avec nous et qui ne cesse de nous apprendre, de nous façonner, pour comprendre que ce chemin avec Lui est « le bon chemin ».


Samedi 19 septembre 2020

Messe célébrée à la chapelle Sainte Bernadette, sur le parvis du Rosaire


 



 

« Le semeur est sorti pour semer » (Luc 8, 4-15). On dirait un conte, une histoire, qui parle « des choses de la vie ». Un semeur, ça parle à tout le monde, ça s’imagine au point qu’on comprend vite le but de son travail qui est de « miser sur l’avenir », de faire confiance en l’avenir comme on le fait chaque fois qu’on sème une graine. Et voilà que, comme les choses de la vie, le sort de chacun est différent comme est différent l’usage que l’on fait de ce qui a été semé en nous. On peut, tout à la fois, gaspiller, quitter le chemin, piétiner et être piétiné, être mangé par les soucis, pousser malgré les broussailles ou, allégrement, pousser dans de la bonne terre. Nous pouvons traverser toutes ces situations de vie, n’est-ce pas ? Cette parabole nous parle d’enjeu, d’avenir, de promesse et d’espérance en l’avenir et elle rejoint chacun de nous dans ses réussites comme dans ses échecs. Ne l’oublions pas, l’Evangile est toujours une espérance semée dans toutes les réalités humaines. Le semeur, c’est Dieu et son projet sur le monde et sur chacun, et il est riche en semences puisqu’il ne cesse de semer. Il connaît nos cœurs incertains, nos blessures, nos fragilités, nos résistances mais il ne renonce jamais à semer quelque chose qui a vocation à donner du fruit. Et si chaque « pas de vie », chaque évènement, chaque rencontre, devenait occasion d’accueillir et de laisser grandir une semence ? La grande esplanade du Rosaire donne toute la mesure de notre nombre, de l’immensité du monde, de l’ampleur de la tâche, du défi du cancer pour un grand nombre. En rejoignant nos lieux de vie, nos familles, nos relations, nous avons vocation à annoncer une espérance comme « une semence d’évangile ». En dépit des circonstances, sentons-nous toujours « envoyés comme des ballons d’espérance » pour être semeurs à notre tour. Relisons le prophète Isaïe (55, 10-11) qui parle au nom de Dieu : « La pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du grain à celui qui a faim. Ainsi en est-il de la Parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée. »




DIMANCHE 22 Novembre : Paroisse SAINT JOSEPH de TOULOUSE

Homélie de Paul KOPP (diacre) 


Jésus glorifié... La vie éternelle est œuvre de miséricorde...

Le roi par excellence, c'est Jésus-Christ, il est le roi annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament (Isaïe 9, 5-5)(Jérémie 23, 5) et le roi annoncé par l'ange Gabriel à Marie ; « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, tu lui donneras le nom de Jésus, il sera grand, il sera appelé fils du très-haut »(Lc 1, 31-33)...Et surtout, il est celui auquel tout pouvoir a été donné comme il le proclame lui-même ; « Père, l'heure est venue, glorifie ton fils afin que ton fils te glorifie. Ainsi comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés » (Jn 17, 1-2)... Saint Paul nous dit que cette vie éternelle « est le don gratuit de Dieu » (Rm 6, 23), « le don de son fils unique qui s'est lui-même donné, abaissé, obéissant jusqu'à la mort de la croix » (Ph 2, 8)...

La vie éternelle est l'œuvre de miséricorde par excellence, la seule que les rois ici-bas ne peuvent accomplir dans sa plénitude. Saint Thomas d'Aquin enseigne ; « Dieu agit miséricordieusement, non certes en faisant quoi que ce soit de contraire à sa justice, mais en accomplissant quelque chose qui dépasse la justice, qui fait passer la créature du non-être à l'être »... Bossuet dira ; « La vraie royauté est la puissance universelle de faire le bien et par là, c'est le propre des rois de sauver »...Saint Dismas dira ; « ceci le bon larron repenti l'avait saisi. Avec lui, osons dire ; Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume »...       Paul Kopp, diacre

  « Où mènes-tu ton troupeau, bon pasteur, toi qui le portes tout entier sur tes épaules ? Car tout le genre humain est comme une seule brebis que tu as prise sur tes épaules. Montre-nous le lieu du repos, mène-nous vers l'herbe nourrissante, de ta voix appelle-nous par notre nom et donne-nous la vie éternelle »... Saint Grégoire de Nysse


RESTEZ CONFINÉS et 

PRENEZ SOIN DE VOUS


Dimanche 15 novembre : Homélie : Paroisse SAINT JOSEPH de TOULOUSE

le Père Michel PAGÈS nous accompagne

Nous venons d'entendre « Un maître partit en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens ». (Mt 25, 14-30). En écho de cette parabole me reviennent en mémoire ces mots de St Paul « Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? (I Cor 4, 7). « Confier »/ »recevoir »...Il me semble que c'est » le mystère de la confiance » que Jésus expose à nos vies. Prendre conscience que la vie est un don, avec ses talents, qu'elle nous est » confiée » et que nous pouvons nous accomplir en les faisant fructifier. J'y vois une conséquence majeure. Elle tient au fait que si Dieu donne, c'est qu'il fait confiance. Si « le maître » nous « confie ses biens » c'est qu'il nous fait confiance. Tout change quand on prend conscience qu'on nous fait confiance. Tout change quand on regarde sa vie comme un don et comme un extraordinaire « challenge » basé sur la confiance. Je vous invite à regarder votre cheminement de vie, de cœur, familial, éducatif, professionnel, vocationnel. A y regarder de près, chaque fois qu'on nous a fait confiance, qu'on nous a encouragé et qu'on nous l'a dit,  « des ailes nous ont poussé », nous avons pu progresser, avancer, devenir pleinement ce que nous avions vocation à être, vivre dans la confiance et pouvoir aider les autres à cette confiance...Je mesure en disant cela tout ce qui peut naître de l'attitude inverse ;et de ses conséquences ;  confiance déçue, trompée, utilisée, absence   d'encouragement, quand on ne dit jamais rien, quand on n'encourage jamais....Je mesure aussi qu'on peut soi-même, décevoir dans la confiance mise en nous...Je mesure aussi tout l'enjeu sociétal et humain de « la confiance » qui va avec l'autorité de quelqu'un, comme l'évoque « le maître » de la parabole. Le mot latin « augere » « Autorité » exprime la mission « d'augmenter »/ »faire grandir ». Celui qui a « autorité » et qui l'a reçu pour un temps, doit veiller à valoriser le travail et la mission de chacun au point de « faire grandir » celui qui lui est confié. Quel défi ! De la confiance reçue  peut naître une confiance donnée, et tout peut changer de notre façon d'être à Dieu, aux autres, au monde et à  notre propre vie. Mystère de la confiance et de ses fruits...qui peut éclairer ces mot entendus ; « Jetez-le dehors dans les ténèbres, là où il y aura des pleurs et des grincements de dents », véritable cri de douleur du Maître, accablé par le toujours possible refus de l'homme à lui faire confiance...     Père Michel Pagès


RESTEZ CONFINÉS et 

PRENEZ SOIN DE VOUS

Dimanche 8 novembre : 

Paroisse SAINT JOSEPH de TOULOUSE

Le Père Michel PAGES nous accompagne :

L'usage et l'enjeu du temps des hommes...



Le temps ? C'est ce qui semble nous manquer le plus, c'est aussi ce après quoi on court, ce qu'on ne maitrise pas, comme les impatiences qui vont avec. Chrétiens, on peut, comme tant d'autres, se laisser emporter par « le temps qui passe et le temps qui manque ». On peut aussi résister et s'interroger sur ce qui fait le cœur de la Foi chrétienne, en donnant de la vérité à ces mots lors de la Messe, après la consécration ; « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire » ».

C'est bien « le temps » qui est en jeu dans la parabole entendue (Mt 25, 1-13). Ce que l'on attend de « ces jeunes filles » c'est qu'elle sache « attendre », « veiller », « durer dans l'attente ». Et voilà que certaines se révèlent « insouciantes » et d'autres « prévoyantes ». Comme s'il suffisait d'attendre envers et contre tout. Chacun sait que le temps, selon les évènements de la vie, peut être long ou court. Qu'on reste souvent insatisfait ou impatient au point de l'agacement ou de la désespérance. N'oubliez pas que la parabole parle du « retour de l'époux », c'est donc bien qu'il s'agit de la chose la plus importante en cette vie « aimer et être aimé » et qui concerne tout à la fois, le rapport aux autres et le rapport à Dieu. L'attente peut être ce qui ressemble à « un travail », « un approfondissement des « choses de la vie » et des « choses de Dieu ». A lire et relire les évangiles, il faut bien en relever une évidence ; ce sont des récits dans lesquels se joue le temps, l'épreuve de la durée, de la fidélité, de l'enjeu de la vie. Car il faut du temps pour grandir en humanité. Il faut aussi du temps pour comprendre la valeur de l'amour qui se joue dans le temps. Il faut encore du temps pour traverser les épreuves que la vie parfois impose, les vaincre, les offrir et entrevoir la vie « d'après ».

Relisez tous ces épisodes de la vie de Jésus...Ils nous invitent à mesurer ce que Jésus fait « du temps des hommes » qu'il a traversé. Il en a goûté le meilleur et le pire, les événements, les circonstances, les enjeux et toujours cette mystérieuse capacité à donner au temps, sa nécessité pour aimer et grandir dans l'amour de Dieu et du frère...avec des images connus comme la graine qui est en attente, le pardon qui se joue dans le temps, la maladie qui éprouve le temps, la mort qui menace de l'interrompre...Que faîtes-vous du temps qui vous est donné même en pandémie ?      Père Michel Pagès



Homélie du dimanche 17 mai 2020

Paroisse Saint Joseph


Préparons-nous aux retrouvailles et n'oublions pas l'invitation de Jésus ;

« Ceci est mon corps livré pour vous. 
Faites ceci en mémoire de moi »...

 « Le Père vous donnera un défenseur, l'Esprit de vérité, lui que le monde ne connait pas. Mais vous, vous le connaissez et il demeure avec vous » (Jn 14, 15-21). Il y a de quoi être interpellé par ces mots de Jésus parce qu'on a du mal à nous imaginer à ce point capables de « « connaissance » du mystère de Dieu ! Et, comme en écho cette autre parole au moment de la passion « Ils ne savent pas ce qu'ils font ». Il ne s'agit donc pas d'un privilège mais d'un appel à entendre, comme pour entrainer au-delà de l'air ambiant des choses et du monde, à comprendre une logique divine. St Paul dira que le Christ est « scandale pour les juifs et folie pour les païens ». Alors Il y aurait quelque chose en nous, de l'ordre du « sommeil » ou même de « la mort », comme un frein à l'accueil de Dieu ? Il y aurait quelque chose en nous, qui ressemble à des « ténèbres » et qui, en humanité, nous empêche de voir ? Alors même que la venue de Jésus est un message de vie, de renouveau, de renaissance, de résurrection...Serait-ce que le chemin de la Foi est un tel appel de vie qu'il a vocation à bousculer tout ce qui a visage de ténèbres et que ce soit si difficile ? Que dire du « siècle des lumières » quand il fait de la Foi « un obscurantisme » ? Pardon mais c'est l'inverse qui est vrai et qui a fait ses preuves ; la Foi est lumière et toute conversion est un chemin de lumière. Alors que le monde ne cesse de chercher son chemin, révélant ses limites, ses fragilités, ses peurs à tout instant, au regard même de son actualité. La « lumière » et la « vie » sont deux signes forts qui appellent « la source » et cette source c'est l'amour. L'amour authentique fait vivre et met en lumière toutes choses, qui l'ignore ? Pourquoi cette difficulté des hommes, pourtant si désireux d'aimer, à vouloir « cacher/dissimuler/tromper » et à « prendre des chemins mortifères »? Le don de l'Esprit que Jésus nous promet n'a qu'un projet ; être la douceur de Jésus, sa juste proximité, son amour en nous ! Tout homme veut aimer et y arrive si mal, dans la forme et dans le temps. Je suis pastoralement frappé par le choc de vérité qu'à cette parole de St Jean, sur les personnes en deuil, en épreuve ou en questionnement ; « Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes déjà passés de la mort à la vie. Celui qui n'aime pas, reste dans la mort. On n'aime pas par des paroles ou des discours mais par des actes et en vérité » I Jn 3, 14-20. Voilà le chemin ! Père Michel Pagès

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Restons encore un peu confinés !


Le Père Michel PAGES, notre Aumônier National et Diocésain nous accompagne

Homélie du dimanche 10 mai 2020
Paroisse Saint Joseph

« Aimer quelqu'un c'est apprendre à le lire »...

Beaucoup de chrétiens sont « blessés » par le refus des autorités, d'entendre leur demande à « se rassembler », alors même que l'Eglise a montré une docilité évidente aux règles de prudence qui incombent à chacun et à chaque groupe « en ces temps de pandémie ». L'archevêque de Rouen, écrit ; « incompréhension, déception, colère ». Cela me rappelle ces « premiers temps » où l'Eglise cohabitait avec l'empire romain. On disait alors des chrétiens qu'ils étaient « les plus fidèles à l'impôt » mais refusaient de mettre le grain d'encens à César « car ils n'ont de Dieu que le Christ » ! Et si la vraie question était celle de l'accueil de Jésus en ce monde ?


Il est vrai qu'il n'est pas facile de reconnaître le visage du Christ, a fortiori de le respecter ! Dans l'évangile, Jésus interpelle Philippe  « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père »  (Jean 14, 1-12). C'est dire ! C'est surtout « qu'on ne connait pas Jésus seulement selon la chair » (2 Co 5, 16). L'histoire de l'Eglise et du monde dans sa quête de sens, a donné de Jésus et de son mystère, tant et tant de visages...Justement parce que le véritable visage du Christ, est inscrit en nous par un don, le Baptême et, jour après jour, nous avons vocation à le découvrir et à le manifester. C'est l'œuvre de l'Esprit en nous et dans le monde. De la même façon, le visage de chacun d'entre nous ne se réduit pas à ses traits extérieurs. « Aimer quelqu'un c'est apprendre à le lire » écrit le poète. C'est bien cela : « Apprendre » ! Le monde révèle sa vérité dans cette recherche, dans cette patience et dans ce respect.Dans notre société l'Eglise a participé à « donner un visage » au Christ et à ce titre, elle doit être respectée. L'archevêque de Rouen ajoute « Je partage l'incompréhension de beaucoup devant la relégation de la liberté de culte à la dernière roue du carrosse de la nation française car c'est oublier que les forces morales et spirituelles d'un pays participent à son dynamisme y compris économique ». Pierre dit de Jésus ; « Il est la pierre vivante, angulaire, pourtant rejetée par les hommes ». Les chrétiens ont vocation à être « des pierres vivantes et de grande valeur » (I P 2, 4-9). Le destin de chacun en ce monde se joue dans la liberté d'accepter ou de refuser Dieu et dans le respecter de tous ! Le visage des chrétiens a connu bien des aléas au long des siècles, mais ce visage a contribué à façonner, à transformer, et même à faire progresser la vie des hommes...qui l'ignore ? Qui le respecte ?   Père Michel Pagès


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Restons encore un peu confinés !
Je vous envoie une prière de Jacques GUFFLET, qui troublé par une vidéo sur LOURDES complètement déserté a écrit cette belle prière : 


"On vient de m'envoyer une video montrant Lourdes complètement  déserté et le sanctuaire aussi. Alors je viens d'écrire cette petite prière" JG

A Lourdes en ce moment
Malgré un beau Printemps
Dans ce sanctuaire sans vie
Tu es bien seule Marie.


Je te prie dans mon cœur
Et viens t'offrir les fleurs
De mes je vous salue
Te dire sans retenue


Des "Je t'aime" ô Marie!
Chaque jour de ma vie
Blotti comme un petit enfant
Contre le cœur de sa Maman


"Je m'adresse à Marie mais on peut en modifiant un petit peu quelques vers avoir une vision différente plus générale" JG :


A Lourdes en ce moment
Malgré un beau Printemps
Dans ce sanctuaire sans vie
Elle est bien seule Marie.


Prions la dans nos coeurs
Pour lui offrir les fleurs
De nos je vous salue
Lui dire sans retenue


Des "Je t'aime" ô Marie!
Chaque jour de la vie
Blotti comme un petit enfant
Contre le cœur de sa Maman




Homélie du dimanche 3 mai
Paroisse Saint-Joseph
Le Père Michel PAGES 
Aumônier National et diocésain nous accompagne

Franchir « des portes » et enfin « la porte »...


Comment nous lasser de l'image du « berger » ? Comment ne pas nous réjouir d'être conduits par Jésus qui est venu accompagner tout chemin d'humanité vers sa part de lumière ? Mais Jésus précise ; « Moi, je suis la porte de la bergerie » (Jean 10, 1-10). Qui ignore ce mouvement spontané des brebis devant la porte de la bergerie attendant que le berger leur ouvre ? Parce qu'elles connaissent leur maître, parce qu'elles lui font confiance, parce qu'il est fidèle, parce qu'il prend soin d'elle et elles le savent ! J'aime à penser à ce mouvement quotidien des brebis qui, soit accèdent à la prairie, soit viennent se retrouver dans la chaleur de la bergerie, en franchissant « la porte ». C'est bien ce mouvement là qu'il nous faut scruter et sur lequel il nous faut méditer pour avancer encore sur le chemin de la Foi.Jésus est clair, il est « la porte », l'accès au Père, au Royaume, à « la maison » où Dieu nous a préparé une place ! Je sais, les chemins vers Dieu, dans l'immense quête des hommes, sont nombreux mais « l'accès » qui ne peut tromper, c'est Jésus. Comme si, après des chemins de traverse ou des impasses, il fallait y revenir toujours ! Je pense aux tâtonnements des siècles, je pense aux erreurs et aux impasses finalement dénoncées dans l'histoire des hommes, je pense à chacun de nous...Peut-être faut-il avouer qu'à certaines heures de nos vies, nous nous sommes trompés de « porte », que nous avons pris des « chemins détournés » ? L'image d'un troupeau de brebis nous est donnée pour creuser la force de la fidélité. Mais aussi que nous entendions « le défi du temps » dans nos sociétés et dans nos vies ! Comme s'il fallait que « chaque matin » nous renouvelions notre fidélité à « la porte », c'est-à-dire au bon chemin où nous sommes appelés. Comme si chacun de nos choix au quotidien, avait valeur de test et d'endurance. J'aime à citer Saint Augustin. Il n'a pas manqué d'être un « chercheur de Dieu ». Il a interrogé « le temps » et « le sens du temps », et il a fini par en donner une définition majeure qui vaut pour comprendre l'enseignement de Jésus et la grande quête des hommes depuis qu'ils sont hommes ; « Le temps, c'est l'exercice de la patience de Dieu pour nous »...Car le Bon Pasteur est fidèle et « ne veux perdre aucune de ses brebis », alors, il ne se lasse pas de se tenir à « la porte », de montrer le chemin, de faire entendre sa voix et de nous appeler par notre nom...Alors l'ultime « porte » sera celle du « retour à la maison » pour notre joie       Père Michel Pagès
Dimanche 3 Mai...Journée Mondiale de Prière pour les vocations...
Sommes-nous conscients que « la Foi est un don » et que tout appel, toute vocation est un don qu'il nous faut savoir entendre, discerner puis accueillir et vivre. « Vocare » en latin, veut dire « être appelé à » car toute personne est appelé à donner une réponse à Dieu dans sa vie.Cet appel peut être différent et particulier mais il est toujours pour « l'annonce de la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus », pour « la construction et la mission de l'Eglise dans le monde » et pour « l'annonce du Royaume qui vient »...Allez lire les belles convictions du Pape François sur la feuille paroissiale jointe...

Neuvaine à St Joseph 


« Célébrer Saint Joseph, travailleur, c'est rejoindre le projet de Dieu qui nous associe à son œuvre. C'est nous rappeler que le travail est fait pour accomplir l'homme et révéler ses talents. Que le travail enfin est un chemin de sanctification tel que Joseph l'a vécu près de Jésus et de Marie »

« Operarius » en latin « tout à son œuvre »...




Homélie du dimanche 26 avril 
Paroisse Saint-Joseph
Le Père Michel PAGES 
Aumônier National et diocésain nous accompagne

Aujourd'hui encore, Jésus marche avec nous...

Quel beau récit que celui des disciples d'Emmaüs (Luc 24, 13-35) ! Au-delà de la véracité du récit qu'il nous faut accueillir, il y a pour nous un enseignement fort et concret pour nos vies. Il repose sur cette expression ; « il marchait avec eux ». « Marcher » c'est dire de notre vie qu'elle est « un chemin » avec des étapes, des déceptions, des joies...Et sur cette route humaine, on peut être aveuglé et déçu comme le sont les disciples au point de « ne pas reconnaître Jésus ». La vie des hommes, la vie du monde peut se reconnaître là toute entière. On peut avancer, être grisé de la vie ou déçu et désabusé...au point de ne rien voir d'autre que cela, au point de ne pouvoir voir le sens des choses, au point de ne pas voir Dieu sur nos routes. On peut même devenir « reproche » ; « Tu es bien le seul étranger...à ignorer les événements » ! Jésus se rend présent et se fait reconnaître souvent là où nous ne l'avions jamais pensé ou imaginé ou espéré...comme au cœur de nos détresses, de nos errances ou de nos pandémies. Mais nous pouvons aller plus loin...Notons que Jésus « nous rejoint ». Il ne s'agit pas de courir après ou de nous essouffler dans je ne sais quelle quête, il s'agit de « se laisser rejoindre ». Et puis la Foi ne peut se résumer au fait d'une recherche qui, un jour, trouverait son but ! Jésus est là et nous ne le voyons pas ! Il est présent, sur notre route, à l'intime de nos attentes mais tant de choses nous empêchent de le voir. Certes, cette présence peut être obscure, mystérieuse, voilée...mais elle ne demande qu'à se révéler « Tandis qu'ils s'interrogeaient, Jésus lui-même s'approcha et il marchait avec eux ». Mais nous pouvons aller plus loin encore...Assumer sa vie comme un chemin, une marche, c'est accepter les étapes ! Peu à peu on comprend, on assume, on accepte, on voit plus clair et le message de la Foi s'éclaire... « Jésus leur interpréta les Ecritures et ce qui le concernait »...Combien de fois ai-je entendu cette expression ; « enfin j'ai compris cette Parole pourtant tant de fois entendue ! » par la médiation d'une prédication, d'une prise de conscience, d'une écoute plus vraie ! Mais il nous faut aller plus loin enfin... »Reste avec nous car le soir approche...et il rentra pour rester avec eux »...Il ne faut pas s'arrêter au superficiel de l'expérience chrétienne, il faut persévérer, durer, creuser et inviter le Seigneur chez nous, à notre table car nous avons faim de Lui. Voyez comme nous ressemblons aux disciples d'Emmaüs...      Père Michel Pagès

SEMAINE SAINTE PAROISSE 
SAINT-JOSEPH

SAMEDI SAINT : 11 AVRIL 2020

Le Père Michel PAGÈS nous accompagne 

« Il vit et il crut »...vivons une « expérience Pascale »...

A proclamer ces mots, au cœur du mystère de Pâques que nous célébrons, même dans le confinement, je me revois en juillet dernier, avec les directeurs de pèlerinages et les aumôniers nationaux, concélébrant au Saint Sépulcre ! Le prêtre qui nous guidait, me demanda de proclamer, en ce lieu, cet évangile que nous lisons aujourd'hui (Jean 20, 1-9). J'ai déjà partagé cette émotion mais en proclamant ces mots « il vit et il crut », il me suffisait de lever la tête pour voir « la pierre où Jésus reposa et d'où il se releva » ! Je pense souvent à ce moment de grâce et je me souviens de mon ressenti profond ; « si je suis prêtre aujourd'hui, c'est à cause de cela », « C'est à cause de lui » et « pour sa cause » en échos aux paroles du Livre des Actes des Apôtres, curieusement dans la bouche du consul romain « A cause d'un certain Jésusque Pilate fit mettre à mort et dont Paul prétend qu'il est vivant ». Oui, je parle de l'expérience qui a vocation à concerner chaque chrétien. Je parle de cette mystérieuse transformation du cœur et de l'âme qui « rend capable » d'un autre projet que le sien, « par les yeux du cœur » qui devinent « autre chose » !  
Benoit XVI parlait de l'expérience Pascale comme « d'une explosion d'amour, d'une nouvelle dimension de l'être qui l'imprègne et le transforme en le rendant capable de changer et de changer le monde »...Le Pape François dit à sa façon : « Nous vivons, chacun, quelque chose de la résurrection du Christ quand sa lumière illumine nos chemins de vie, et même les moments noirs de notre existence...Quand nous pouvons rire avec ceux qui rient et pleurer avec ceux qui pleurent et que, par notre attitude, notre vie, notre témoignage nous disons et illustrons, avec notre âme ; Jésus est ressuscité, il est vivant »...D'aucuns traduisent « la course au tombeau » que le texte évoque, comme cette « quête humaine, personnelle et sociétale qui révèle un désarroi intérieur » qui n'échappe à personne. Ni Pierre, ni Jean, ni Marie Madeleine n'ont accédé à l’événement de la Résurrection, à la vie « selon le mystère du ressuscité », sans être passé par des moments de confusion et d'incertitude...pour goûter, enfin, « cette autre vie » qui commence déjà ! C'est alors que « le tombeau vide » prend tout son sens. Jésus n'est plus « parmi les morts » mais « il est transformé » comme nous avons vocation à l'être...malgré « les ombres de ce temps »...
Confiance et Espérance, Sainte fête de Pâques à tous !    Père Michel Pagès


l'office du vendredi 10 Avril 
de la PASSION en différé ci-dessous



Le Père Michel PAGES 
et Paul KOPP nous accompagnent, 

Vendredi Saint 10 avril 2020

Chemin de Croix



Le Christ a accepté de suivre ce chemin, celui que nous qualifions de « chemin de croix ». Pourquoi cette folie ? Nous savons bien que nombres d’aspects de notre vie nous rapprochent de ce scandale. Car « la croix », elle est au cœur de nos vies. Elle a plusieurs visages ; la souffrance, la maladie, certains choix, les épreuves exceptionnelles et celles, aussi, du quotidien. Mais nous avons du mal à la reconnaître, à la nommer, à la porter, à la comprendre, à l’accepter tout simplement quand elle se présente à nous, chacun le sait…
Prions ensemble au seuil de « ce chemin »…
Seigneur, tu as consenti à la croix. Qui d’autre que toi, pourrait prétendre que le fardeau de la vie est léger ? A tous ceux qui sont écrasés, donne la force de ton amour. Rends-nous attentifs à tous ceux qui peinent, aide-nous à les reconnaître, à les nommer…malades, prisonniers, isolés, mal aimés, rejetés, méprisés, incompris…Seigneur, lève-toi et montre ton visage. Apprends-nous à découvrir Ta Croix et à la voir comme un chemin qui ne conduit pas à la mort mais à la Vie. Toi le vivant pour les siècles des siècles, Amen.
Première station ; Jésus est condamné à mort.
Jésus, tes idées ont toujours dérangé. Elles dérangent les hommes de ton temps, elles continuent de le faire. Est-il facile d’entendre : « heureux les doux, heureux les faibles, heureux les pauvres » « aimez-vous les uns les autres » « aimez vos ennemis »…Aujourd’hui encore tes idées dérangent. Elles dérangent notre tranquillité, notre bien-être. Et nous voici tentés de te condamner ! Souvent, nous nous taisons ou nous nous dérobons. Nous fermons nos yeux et nos cœurs. Pardon Jésus pour nos compromissions, nos silences, notre inaction. Pardon de vivre si loin  de toi…
Deuxième station ; Jésus est chargé de sa croix.
Que de souffrances, de peines, de poids autour de toi ! Tu connais ces visages de notre humanité  qui passent sous tes yeux ; l’abandon des tiens, spécialement ceux que tu croyais proches, l’incompréhension des apôtres, la trahison de Judas, l’infidélité de Pierre…Et voilà que tu me demandes de prendre ma croix, celle que tu me montres ! Fais que je ne la fuie pas trop vite, au risque de ne vouloir pas voir le monde tel qu’il est ! Fais que je puisse l’accepter comme une occasion de Foi. « Non pas ma volonté mais la tienne ». Aide-moi à comprendre que c’est par ce chemin que je dois passer pour connaître ta profondeur de ton message et « le mystère du mal »…
Troisième station : Jésus tombe sous le poids de la croix.
Merci Jésus d’être tombé ! Merci d’avoir montré ainsi, ta lassitude, ton épuisement, ta faiblesse. Cela m’aide tellement ces jours où le poids est trop lourd ! Je sais maintenant « que tu sais » ! Je sais aussi que tu t’es relevé et que la force est possible, même sur un chemin écrasant. Tu me dis qu’il faut reprendre le chemin…Jésus, avec lucidité, je sais que je tombe quand je me suis trompé de chemin, quand je me suis détourné de toi…Apprends-moi à m’appuyer sur toi et non sur moi. Me voilà capable d’un nouvel acte de Foi quand je reprends courage après la chute et que je repars à ta suite…
Quatrième station ; Jésus rencontre sa mère
Voilà un regard qui en dit long ! Quelle peine pour toi, Marie et quel soutien pour toi, Jésus ! Marie comme tu as du être déçue, peinée de voir ainsi ton fils et de le voir si mal compris. Comment ne pas penser à Cana ? Tu sais que tout homme peut compter sur lui et le regard que tu portes, c’est celui de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Marie, pénètre le cœur des isolés, de ceux qui sont entièrement seuls, exclus, déprimés, prisonniers, abandonnés…Remplis leur cœur de ta tendresse et de ta confiance, car tu sais qui es Jésus et ce qu’il veut faire en ce monde et en chacun de nous…
Cinquième station ; Simon de Cyrène est appelé à porter la croix.
Jésus, tu aurais préféré que tes disciples, tes proches, tes amis soient là à cette heure. Mais depuis le jardin des oliviers, tous sont partis, presque tous t’ont délaissés. Alors tu acceptes l’aide d’un étranger. Quel appel pour nous qui voulons si souvent nous en sortir seul, sans les autres et même sans toi ! Jésus aide-nous à être attentif à ceux que la vie nous donne de croiser, au travail, au quotidien, même en famille. Aide-nous à nous approcher d’eux, à accepter les remises en cause, les remarques extérieures, mêmes celles qui dérangent…Aide-nous à avoir besoin de l’autre, des autres. Apprends-nous à devenir frère de tous.
Sixième station ; Véronique essuie le visage de Jésus.
Dans la figure de cette femme, une spontanéité qui pousse à aller au devant des autres, des blessés, des meurtris…Merci Véronique pour tant de simplicité et de vérité dans ce geste qui est sans calcul. Jésus, souvent tu mets au fond de nous de bonnes intentions, mais nous connaissons notre carapace d’orgueil, de respect humain, de peur ou même de quand-dira-t-on…tout cela nous paralyse. Jésus, redonne-nous cette spontanéité première devant la détresse et la peine. Apprends-nous à ne pas tout prévoir, organiser, mesurer. Rends-nous plus disponible, discret et concret…
Septième station ; Jésus tombe pour la seconde fois.
Bien des rencontres sur ta route, Jésus ; Simon de Cyrène, Marie, Véronique… et te voilà à nouveau épuisé. Tu tombes une nouvelle fois. Tu as rencontré des sympathies mais si peu au regard des indifférents et de ce que tu portes ! Il nous arrive de connaître une part de souffrance telle que nous tombons encore, nous aussi. A côté de nous, tant de gens tombent et retombent…On se détourne de nous quand on est trop fragile. On se détourne des autres quand ils sont trop fragiles. Et pourtant ce sont les chutes qui nous révèlent le mieux. Jésus, toi qui a connu cet abîme, tu as voulu compatir avec tous ceux qui chutent et rechutent. Fais que nos yeux s’ouvrent à ton cœur ouvert et que nous soyons plus forts même quand nous tombons encore…
Huitième station ; Jésus rencontre les femmes de Jérusalem.
N’avaient-elles rien compris à ton message, elles qui pleurent sur toi ? D’ailleurs, tu le leur dis ; « Pleurez sur vous et sur vos enfants ». Une nouvelle fois, tu interpelles, tu réveilles, tu éclaires, tu appelles…Tu es venu pour chaque homme, tu aimes chacun et tu sollicites une rencontre. Aide-nous à ne pas juger trop vite du chemin qu’empruntent les autres. Apprends-nous l’interpellation vraie mais respectueuse. Fais de nous des témoins et des missionnaires, au milieu des cris ou de l’indifférence…
Neuvième station ; Jésus tombe pour la troisième fois.
Et nous voilà encore avec « nos pourquoi » ! Pourquoi une nouvelle chute ? N’y-a-t-il pas assez de souffrances ? Tu vas donc au plus profond, jusqu’à l’extrême, au plus loin de l’humain afin de le ramener à ton Père et à son œuvre de salut. Une fois encore, tu tombes et tu relèves. Tu rejoins les torturés, les souffrances les plus fortes, ceux qu’on ne sait pas soigner, soulager vraiment, les souffrances cachés, les martyrs invisibles de tous les temps…Jésus, tu acceptes de te montrer fragile et faible et comme un homme, tu murmures ; « Père s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi ». L’homme ne peut s’habituer à ce qu’il ne comprend pas. Mais c’est ainsi que tu es plus proche encore de nos humanités. Fais que nous sachions nous arrêter près des visages d’humanité touchés par l’extrême ! Pas pour expliquer, pas pour parler encore, mais pour être là, simplement, sur ce chemin qui attend la lumière…
Dixième station ; Jésus est dépouillé de ses vêtements.
A ce moment précis où tu es dépouillé de tout, je me sens bien encombré de toutes choses qui habitent ma vie ! Ces choses qui empêchent de bouger, de parler, de vivre, de te rencontrer vraiment. Tant de réalités empêtrent ma vie ! Je suis aussi attaché par beaucoup de visages, de richesses même petites, ma vie trop confortable, mon égoïsme…Jésus, je te demande le dépouillement nécessaire pour t’approcher vraiment et être ouverts à mes contemporains. Fais-nous découvrir la valeur du silence, de la prière gratuite, de la rencontre simple. Donne-nous le goût de l’authentique rencontre où tu te caches, comme à nu, dépouillé, pour mieux te révéler…
Onzième station ; Jésus est cloué sur la croix.
Mourir sur la croix, c’est une mort de « pauvre », une mort d’esclave et de condamné. Ta mission s’arrête-t-elle là, te voilà comme au bout du chemin ? Et tu affirmes ; « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Donner, c’est une chose, par-donner en est une autre ! Il est des situations où la route semble s’arrêter vraiment. Là, pourtant, tu demandes qu’on reparte même avec ceux qui déçoivent, trompent, jugent. Seigneur, sans toi, nous le savons, cela est impossible. Puisque tu as accepté d’en venir là, donne-nous ta force…
Douzième station ; Jésus meurt sur la croix.
Tout parait si figé subitement ! Entouré de deux bandits, te voilà fixé au bois. L’un t’insulte, l’autre, croisant ton regard, comprend et devine. L’un accuse et l’autre assume. A cette heure même, tu es plein de miséricorde. Aux heures décisives, fais-nous croire au pardon et à l’amour. Fais-nous prononcer les mots de l’abandon confiant, sans regret, réserve ou crainte ; « Père, en tes mains, je remets ma vie »…
Treizième station ; Descendu de la croix, Jésus est remis à sa mère.
Dès le début, Marie, tu as tout accepté ; un  enfant du miracle, une vie de révélation, et maintenant un enfant mort ! Tu ne dis rien, mais tu es là et tu portes, tu accueilles, tu ouvres les bras comme tu as ouvert ton cœur et tes entrailles à sa naissance. Marie, tu connais l’authentique compassion, mais surtout tu poursuis le chemin de la Foi ! Celui-là même qui va te conduire à la Résurrection, celle que ton Fils a acquis pour le monde. Sois proche de nous, maintenant et demain. Veille sur tous les visages de cette humanité. Sois vraiment notre avocate auprès de ton Fils à qui tu ne cesses de confier le monde…
Quatorzième station ; Jésus est mis au tombeau.
Comme il est dur de croire en toi, dans ce monde qui te refuse, qui se moque ou te conteste ! Les « nuits » et les « pierres tombales » sont lourdes et épaisses en nous comme autour de nous. Jésus, ces nuits-là sont des appels vers le ciel et tu les entends. L’Espérance, tu l’as semé dans le cœur de tous les hommes, un jour, tu viendras en recueillir tous les fruits…car, depuis le matin de Pâques, plus rien ne t’enferme ni ne te retient. Tu es vivant et tu rejoins chacun sur cette route que nous venons de faire avec toi. Désormais, plus rien n’est loin de toi. Apprends aux hommes de ce temps, la grâce de vivre, plus lucides et plus vrais. Apprends-leur que tu travailles à l’avènement des temps nouveaux. Fais-nous aimer notre vocation de créatures et ouvres-nous les portes de la demeure du Père. Amen.
Père Michel Pagès, curé de la Paroisse St Joseph de Toulouse et aumônier national de « lourdes-cancer-espérance »

Jeudi Saint 9 avril 2020

Le Jeudi Saint s'enracine d'abord dans "la pâque juive" au sens de la réalité d'un "passage", "d'une traversée" que le peuple saint a vécu comme un authentique "exode" (exode 12, 1-14), une authentique "libération" et qui dit bien l'œuvre de Dieu. Mais de ce qui fut plusieurs fois répété dans l'histoire sainte, Jésus se révèle au monde comme celui qui "libère une fois pour toutes" et qui le fait "en prenant sur lui" tout ce qui a visage d'enfermement  ; "libérer l'homme de toute servitude", de "tout esclavage", de "toute maison de servitude", de "tout chemin d'enfermement". Nous voyons bien combien ces mots résonnent à notre actualité "d'enfermement subi" que la réalité d'une pandémie provoque....


Le Jeudi Saint s'enracine encore dans "le repas pascal" et l'agneau offert et immolé. Révélation encore de Jésus à notre actualité d'une "nourriture pour vivre" à une "nourriture qui fait vivre" ! Ce besoin vital que l'actualité questionne. Qu'est ce qui me fait vivre ou pas ? L’Eucharistie est bien ce "pain des anges", ce "pain de force", cette "nourriture de l'âme", ce "pain des pauvres" que nous sommes quand tout est menacé et fragilisé...ce "pain de la vie éternelle"...     Père Michel Pagès

Messe du Jeudi Saint en différé 


Vidéo (Chant à la Vierge) tirée du spectacle 
Bernadette de Lourdes
Un très beau souvenir pour certains, 
un moment de grâce pour tous !


Paroles

Madame,

Vous qui m'avez choisie un jour

Pour répandre vos mots d'amour

Vous qui un jour m'avez élue

Je vous bénis, je vous salue

Madame,

Vous qui faîtes de votre mieux

Fille de paix, mère de Dieu

Vous qui donnez au dépourvu

Je vous bénis, je vous salue

Madame,

Dont le cœur brûle comme une flamme

Avec l'amour pour oriflamme

Sauvez leurs corps, sauvez leurs âmes

Madame,

Vous qui entendez les prières

Des pauvres pêcheurs sur la Terre

Vous notre sœur, vous notre mère Emplissez-nous de la lumière

Madame,

Vous qui avez donné l'enfant

Le fruit parfait de votre sang

Pour les humains faibles et nus

Je vous bénis, je vous salue

Madame,

Vous qui apportez à ce monde

Des feux de joie qui nous inondent

Vous qui nous aimez tant et plus

Je vous bénis, je vous salue

Madame,

Dont le cœur brûle comme une flamme

Avec l'amour pour oriflamme

Sauvez leurs corps, sauvez leurs âmes

Madame,

Vous qui entendez les prières

Des pauvres pêcheurs sur la Terre

Vous notre sœur, vous notre mère Emplissez-nous de la lumière

Madame,

Vous qui m'avez choisie un jour

Pour répandre vos mots d'amour

Vous qui un jour m'avez élue

Je vous bénis et vous salue


Paroisse SAINT JOSEPH - TOULOUSE
Dimanche 5 avril 2020
Dimanche des Rameaux
Le Père Michel PAGES et Paul KOPP nous accompagnent
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« La prière et le service sont nos armes gagnantes »

Peut-être serons-nous plus attentif, cette année, au récit de la passion du Dimanche des rameaux, qui inaugure la Semaine Sainte ? (Matthieu (21, 1-50) Parce que tout commence dans le désarroi et la peur...Jésus l'exprime ; Il commença à « ressentir tristesse et angoisse » « Mon âme est triste à en mourir ». Les disciples eux, cèdent «  au sommeil », puis « à l'abandon et à la fuite ». Pierre lui-même qui disait fièrement peu avant « si tous tombent, moi je ne tomberai jamais » (Mt 26, 33). Les grands prêtres du Temple craignent les représailles de l'occupant romain. Le gouverneur romain lui-même craint le désordre et la défaveur de l'empereur...Comment ne pas nous reconnaître ? Comment ne pas reconnaître nos sociétés quand quelque chose menace ? Alors Jésus est comme nous ? il a peur ? Non, il affronte ses peurs ! Il traverse la peur des hommes, mais non pas comme peuvent le faire les hommes dans la tentation de la fanfaronnade ou de l'orgueil mais humblement, faiblement, écartelé par les circonstances. St Luc évoquera même « sa sueur de sang » (Luc 22, 44). L'Epitre aux hébreux dira « ses cris et ses pleurs » (Hb 5, 7). Mais Jésus nous donne la clé de sa « traversée », de sa confiance et de son humilité et c'est sous la forme d'un conseil... « Veillez et priez pour ne pas tomber à l'heure de la tentation »...Quelle interpellation pour les heures de nos vies et de la vie des hommes quand tout menace, effraie, et peut faire fuir et tout renier ! Quelle actualité dans la pandémie qui touche notre monde ! Le Pape François lui-même nous invite à puiser à la source de la prière ; « Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous...La prière et le service sont nos armes gagnantes ». Nous étions avertis ; « l'esprit est ardent mais la chair est faible ». C'est cela la prière : « l'ardeur de l'esprit en nous » ! Le récit de la passion est encore là pour nous instruire, quand Jésus dit « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?». Jésus affronte la peur, l'exprime comme un cri, comme une prière qui est, au sens premier, un cri vers le ciel. Il n'y a qu'une façon d'affronter les peurs humaines et les obstacles, c'est de les offrir au Père du ciel, par Jésus qui les a traversés ! « Père, non pas ma volonté mais la tienne » dira Jésus. On  parle souvent de « l'obéissance » de Jésus...« Obedire » en latin signifie « écouter » « accepter d'entendre », « être à l'écoute » du projet de Dieu sur nous, mais « pas sans nous » ! Voilà le chemin de la prière !    Père Michel Pagès
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Dimanche 29 mars 2020
Paroisse Saint-Joseph
Le Père Michel PAGES et Paul KOPP nous accompagnent


Je me suis longtemps demandé ce qu'avait bien pu faire Lazare de cette « deuxième chance » de vie ! (Jn 11, 1-45). Son « aventure » est tout à fait singulière mais on peut imaginer aisément qu'il a dû la saisir comme un appel à voir sa vie et ce monde, autrement, avec un autre regard ! C'est l'appel de Jésus qui le fait sortir de la mort « Lazare vient dehors ». Cette « voix forte » dit le texte, qui l'appelle à se réveiller de cette mort qui semble être comme un sommeil. « Cette maladie ne conduit pas à la mort...notre ami Lazare dort mais je vais aller le tirer de ce sommeil » dit Jésus. Je suis frappé d'entendre ces mots d'une autre manière dans les circonstances si difficiles et rares de la pandémie que nous traversons. Nous sommes proches parfois des circonstances terriblement concrètes de ce récit « voilà quatre jours qu'il est là, il sent déjà » et comme une des sœurs de Lazare qui s'émeut « si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » ! Nous ne rêvons pas, l'Evangile n'est pas éthéré, faisant fi des réalités les plus humaines. C'est bien au cœur des circonstances de ce qui menace toute vie et même tout orgueil de vie que Jésus fait résonner son appel « viens dehors » ! Lazare n'est pas « un privilégié », il préfigure ce que nous sommes appelés à entendre ; « viens dehors » « sors de ton sommeil ». Comment pouvons-nous entendre aujourd'hui cet appel à « sortir de notre sommeil » ? Peut-être au travers de ce que certains, dans leur compétence et face à la crise que nous traversons, analysent de cette façon ; « L'humanité est comme confrontée à ses limites...jusqu'à interpeller nos modes de vie...faisant l'expérience que le mal se propage plus vite que le bien...qu'il nous faut une autre vision des choses et de nos comportements »... Croire à Jésus c'est dire de la vie qu'elle ne se comprend que dans sa profondeur d'immortalité, qu'elle est « une chance », « un don fragile » où se joue quelque chose d'essentiel et que nous avons vocation à découvrir. L'émotion de Jésus n'a échappé à aucun de nous « Il fut bouleversé d'une émotion profonde...Jésus se mit à pleurer »...Peut-être est-ce face à ce mystérieux combat qu'il s'émeut ? L'homme tenté de se replier sur lui-même alors que la vie lui est confiée, donnée comme « une chance » pour en deviner l'auteur et le sens ? « Vous n'êtes plus sous l'emprise de la chair mais celle de l'Esprit » (Rm 8, 8-11). « Alors vous saurez que je suis le Seigneur » (Ez 37, 12-14)    Père Michel Pagès    



Vendredi 27 Mars 2020







En direct de ROME

«  Je veux vous confier au Seigneur, par l'intercession de Marie, salut de son peuple...  Seigneur bénis le monde, donne la santé au corps et le réconfort aux cœurs...ne nous laisse pas à la merci de la tempête, prends soin de nous »... 
Bénédiction du Pape François « urbi et orbi » « à la ville de Rome et au monde »... 
« Par l'intercession des saints Apôtres Pierre et Paul, que Dieu tout-puissant vous bénisse et vous garde, 
le Père, le Fils et le Saint Esprit, Amen »

25 Mars 2020 
Annonciation




DIEU NE NOUS DONNE - T - IL PAS UN SIGNE ? 
Mgr LEGALL




À nous de répondre par le jeûne le 24 mars,
par les cloches et les bougies le 25 mars.

L’ange Gabriel, après avoir annoncé à Marie la conception et l’enfantement de Jésus, le Fils du Très-Haut, lui donne un signe : sa cousine Élisabeth « a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse » (Lc 1, 36). C’est dans l’Évangile de l’Annonciation. La première lecture parle explicitement de signe, proposé au roi Acaz, qui n’en voulait pas : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel, car Dieu est avec nous  » (Is 7, 14).
Nous vivons en ce moment une période cruciale, où le Mystère pascal de souffrance, de mort et de résurrection, prend tout son sens, avec la pandémie du coronavirus. Un monde où les craquements se font de plus en plus visibles, un monde où l’appel à une vie plus équilibrée, plus simple et plus saine retentit de plus en plus fort, ce monde semble s’être arrêté, montrant sa grande fragilité. N’avons-nous pas là un signe que Dieu nous invite à lire et à relire ? Un signe qui nous invite à la conversion de nos habitudes de vie. Nous sommes contraints tous ces jours de vivre confinés, pour que l’épidémie se propage le moins possible. Comment allons-nous comprendre qu’il nous faut changer de vie très vite ?
Deux signes s’offrent à nous ces jours qui viennent : le signe d’un jeûne plus généreux le mardi 24 mars, auquel j’invite tous les fidèles selon leurs possibilités, d’une part ; le double signe des cloches qui sonneront dans nos églises le mercredi 25 mars à 19h30, en la solennité de l’Annonciation, tandis que nous pourrons allumer des bougies à nos fenêtres pour témoigner de notre espérance vive, confiants dans l’intercession de la Mère de Dieu, la sainte Vierge Marie.
 Continuons à vivifier notre communion ecclésiale d’une façon renouvelée.
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse






« Le Seigneur lui même vous donnera un signe, une femme... » Isaie 7)...Ce signe s'accomplit en Marie qui fut « comblée de grace » et dont le récit évangélique (Luc 1, 26-38) fait que Dieu se déploie dans toute sa plénitude, dans sa trinité : « le Seigneur Dieu est avec toi »... « tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus »... « l'Esprit Saint viendra sur toi »...En Marie, Dieu prend tous les moyens face aux difficultés du monde, à ses besoins, à ses angoisses et à ses égarements et il annonce : « rien n'est impossible à Dieu »...Invoquons Marie pour qui Dieu déploie tout ce qu'il est « pour notre cause »... En cette fête de l'Annonciation, 25 mars, 9 mois avant le 25 décembre, Noël, le temps pour que le signe annoncé s'accomplisse, prions chez nous et pour tous. A midi nous réciterons le Notre Père, avec le plus grand nombre des chrétiens, nous intercédons avec plus de force face à cette pandémie. Allumons un cierge sur nos fenêtres ou balcons. Écoutons à 19h30 les cloches sonner...Autant de signes pour tous qui se veulent l'annonce d'une Espérance qui sauve... avec vous ! 
Père Michel Pages et Paul Kopp, diacre 

Prière

À l’annonce de Gabriel, Marie exulte de joie. La prière du Magnificat est sa réponse à l’ange :
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen. 



Méditons

Réflexion de Moustapha Dahleb  
la plus belle plume tchadienne, a écrit: 

L'HUMANITÉ ÉBRANLÉE ET LA  SOCIÉTÉ EFFONDRÉE PAR UN PETIT MACHIN.

Un petit machin microscopique appelé coronavirus bouleverse la planète. Quelque chose d'invisible est venu pour faire sa loi. Il remet tout en question et chamboule l'ordre établi. Tout se remet en place, autrement, différemment. 

Ce que les grandes puissances occidentales n'ont pu obtenir en Syrie, en Lybie, au Yemen, ...ce petit machin l'a obtenu (cessez-le-feu, trêve...). 

Ce que l'armée algérienne n'a pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (le Hirak à pris fin).

Ce que les opposants politiques n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (report des échéances électorales. ..).

Ce que les entreprises n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu (remise d'impôts, exonérations, crédits à taux zéro, fonds d'investissement, baisse des cours des matières premières stratégiques. ..).

Ce que les gilets jaunes et les syndicats  n'ont pu obtenir, ce petit machin l'a obtenu ( baisse de prix à la pompe, protection sociale renforcée...). 

Soudain, on observe dans le monde occidental le carburant a baissé, la pollution a baissé, les gens ont commencé à avoir du temps, tellement de temps qu'ils ne savent même pas quoi en faire. Les parents apprennent à connaître leurs enfants, les enfants apprennent à rester en famille, le travail n'est plus une priorité, les voyages et les loisirs ne sont plus la norme d'une vie réussie. 

Soudain, en silence, nous nous retournons en nous-mêmes et comprenons la valeur des mots solidarité et vulnérabilité.  

Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. Nous réalisons que nous avions dévalisé ensemble les étagères des magasins et constatons ensemble que les hôpitaux sont pleins et que l'argent n'a  aucune importance. Que nous avons tous la même identité humaine face au coronavirus.  

Nous réalisons que dans les garages, les voitures haut de gamme sont arrêtées juste parce que personne ne peut sortir.

Quelques jours seulement ont suffi à l'univers pour établir l'égalité sociale qui était impossible à imaginer.

La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme. 

Puisse cela servir à réaliser la vulnérabilité des êtres humains qui cherchent à aller habiter sur la planète mars et qui se croient forts pour clôner des êtres humains pour espérer vivre éternellement.
Puisse cela servir à réaliser la limite de l'intelligence humaine face à la force du ciel.

Il a suffi de quelques jours pour que la certitude devienne incertitude, que la force devienne faiblesse, que le pouvoir devienne solidarité et concertation. 

Il a suffi de quelques jours pour que l'Afrique devienne un continent sûr. Que le songe devienne mensonge. 

Il a suffi de quelques jours pour que l'humanité prenne conscience qu'elle n'est que souffle et poussière. 

Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Que pouvons-nous face à ce coronavirus ?

Rendons-nous à l'évidence en attendant la providence. 

Interrogeons notre "humanité" dans cette "mondialité" à l'épreuve du coronavirus. 

Restons chez nous et méditons sur cette pandémie. 

Aimons-nous vivants !


Prière, appel urgent et nécessaire 


"JE RESTE À LA MAISON, SEIGNEUR !"

Je reste à la maison, Seigneur ! Et aujourd'hui, je m'en rends compte, tu m'as appris cela, demeurant obéissant au Père, pendant trente ans dans la maison de Nazareth, en attente de la grande mission.

Je reste à la maison, Seigneur, et dans l'atelier de Joseph, ton gardien et le mien, j'apprends à travailler, à obéir, pour arrondir les angles de ma vie et te préparer une œuvre d'art.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et je sais que je ne suis pas seul parce que Marie, comme toute mère, est dans la pièce à côté, en train de faire des corvées et de préparer le déjeuner pour nous tous, la famille de Dieu.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et je le fais de manière responsable pour mon propre bien, pour la santé de ma ville, de mes proches, et pour le bien de mon frère, que tu as mis à côté de moi, me demandant de m'en occuper dans le jardin de la vie.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans le silence de Nazareth, je m'engage à prier, à lire, étudier, méditer, être utile pour les petits travaux, afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et le matin, je te remercie pour le nouveau jour que tu me donnes, en essayant de ne pas la gâcher et l'accueillir avec émerveillement, comme un cadeau et une surprise de Pâques.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et à midi, je recevrai la salutation de l'ange, je me rendrai utile pour l'amour, en communion avec toi qui t'es fait chair pour habiter parmi nous ; et, fatigué par le voyage, assoiffé, je te rencontrerai au puits de Jacob, et assoiffé d'amour sur la Croix.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et si le soir me prend la mélancolie, je t'invoquerai comme les disciples d'Emmaüs : reste avec nous, le soir est arrivé et le soleil se couche.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans la nuit, en communion de prière avec les nombreux malades, les personnes seules et tous les soignants , j'attendrai l'aurore pour chanter à nouveau ta miséricorde et dire à tout le monde que, dans les tempêtes, tu as été mon refuge.

Je reste à la maison, Seigneur ! Et je ne me sens pas seul et abandonné, parce que tu me l'as dit : je suis avec vous tous les jours. oui, et surtout en ces jours de confusion, ô Seigneur, dans lesquels, si ma présence n'est pas nécessaire, je vais atteindre chacun, uniquement avec les ailes de la prière.

Amen

(prière d'un prêtre italien en quarantaine dont le frère prêtre est mort du covid-19)

19 MARS 2020 SAINT JOSEPH


VIVONS LA « COMMUNION SPIRITUELLE »… 

EN CES TEMPS D’ÉPIDÉMIE 


Père Michel PAGES
Aumônier National


https://www.lourdescanceresperance.com/actualite-de-lourdes/vivons-la-communion-spirituelle-en-ces-temps-depidemie/






Consignes de Monseigneur LE GALL concernant le Covid 19

MESURES SPÉCIALES POUR L’ÉGLISE DE HAUTE-GARONNE - MISE À JOUR DU 14 MARS 2020
À la suite des mesures prises par Monsieur Emmanuel Macron, président de la République et par son premier ministre, Monsieur Edouard Philippe, l’Église de Toulouse prend les dispositions suivantes : 

Toutes les messes sont annulées jusqu’à nouvel ordre. Les églises peuvent rester ouvertes à la prière. 

Tous les rassemblements y compris de jeunes prévus dans les paroisses et les mouvements sont annulés ou reportés : éveil à la foi, catéchèse, scoutisme etc.

La messe chrismale du lundi 6 avril aura lieu à huis clos. Elle sera diffusée en direct.