Conférences

28 février 2020

Rencontre avec Madame TABES Sophrologue 



CONFERENCE – ATELIER
1 / Présentation de 14h15 à 14h30
Je m’appelle Séverine, j'ai 45 ans et je suis thérapeute sophrologue depuis 5 ans dans le Gers à coté
de Gimont.
Depuis 4 ans j'adhère avec Nicole Castera, ici présente, à l'Association Lourdes Cancer Espérance
de Gimont. Je participe aux rencontres ouvertes à tous qui se tiennent environ 1 fois tout les 2 mois
au presbytère.
C'est des moments d'échange, de partage, « quoi de neuf ?» mais aussi d'organisation pour
promouvoir l'Association.
Je m'implique dans les divers manifestations que propose LCE de Gimont tant pour promouvoir
l'Association que les temps de partage avec des malades ou des accompagnants de malade
(Marches, visionnage de film sur le pèlerinage à lourdes de septembre, messe de la santé, forum des
associations...).
Sur Gimont est aussi proposé une fois par an une journée Bien-être, c'est une journée pour les
malades, anciens malades et accompagnants qui permet un échange mais aussi des techniques de
thérapies alternatives (paroles, relaxation, création, mouvements, massage) . Ces journées sont coaniméés
par une relaxologue, art-thérapeute, ostéopathe, et moi-même.

2/ Conférence sur « L'émotion, le corps et ma santé ! »
14h30 -15h15

3/ Une séance de sophrologie en position assise. 15H15 - 15h45

4/ Temps de partage : Questions/réponses . 15H45 – 16h
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« L'émotion, le corps et ma santé ! »

6 émotions de base :
1. Peur
2. Tristesse
3. Colère
4. Joie
5. Dégoût.
6. Surprise.
La peur, la colère, la joie et la tristesse sont les quatre émotions basiques de l’être humain.
Nous les avons tous ressenties au moins une fois dans notre vie, peu importe l’époque, l’âge ou la
culture. Si ces émotions font partie de notre quotidien, ce n’est pas par caprice. En effet, ces
émotions jouent un rôle important dans notre développement psychologique.
Cela signifie qu’elles servent à nous avertir et à nous guider dans la conservation de l’organisme et
la socialisation avec les autres.
Il est important de se rappeler que nous avons tous peur, et nous ressentons tous de la colère, de la
joie ou de la tristesse, car de cette façon le corps et l’esprit grandissent.
Nous avons appris et nous apprendrons toujours de nos émotions. Ainsi, si vous avez vécu une belle
période remplie de bonheur, il est possible que cela ait formé votre caractère, tout comme si vous
avez souffert d’un événement qui vous a attristé, qui vous a mis en colère ou qui vous a effrayé.
Peu importe votre âge, votre lieu de vie ou votre profession. Nous ressentirons tous, sans exception,
ces quatre émotions basiques, et plus d’une fois.
Si vous leur portez attention, vous verrez que ces émotions sont des informations très utiles.
En effet, elles nous permettent de savoir comment nous nous sentons à un moment précis et elles
représentent un guide d’apprentissage dans nos vies, pour que nous puissions nous comprendre et
savoir comment avancer.
Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises émotions. Contrairement à ce que l’on croit, nous ne
pouvons pas catégoriser les émotions de la sorte.
Cependant, il y a bien des émotions qui sont plus ou moins agréables. Chacune d’entre elles a une
fonction bien spécifique et toutes sont essentielles.
LES EMOTIONS
Ces quatre émotions basiques, ou primaires, de l’être humain, ont une qualité énergétique, car elles
nous permettent d’agir de façon expansive avec les autres (colère, joie) et avec nous-même
(tristesse, peur).
Analysons ces quatre émotions primaires une par une.
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1/ LA PEUR
1/ Quelle est sa fonction ?
Il s’agit d’une émotion dite « Émotion de repli ». Elle fait partie du groupe des
émotions réfléchies et son rôle est de nous avertir de la présence imminente d’un danger.
Elle permet également d’évaluer notre capacité à affronter des situations que l’on perçoit comme
menaçantes.
Si l’on apprenait d’abord à connaître, puis à gérer la peur ensuite, nous réagirions avec prudence et
nous nous éloignerions de la panique, de la phobie ou de l’imprudence.
2/ Son influence sur le corps ?
2-1/ Signaux externes :
- Les micro-expressions de notre visage. C’est dans le visage que la peur se reflète d’abord.
* Lever les sourcils
* Paupières inférieures tendues
* Yeux fixes, grands ouverts, expressifs, cligner à peine
* Pupilles dilatées
- La posture :
* Abaisser le corps pour se réfugier en soi
* Posture pour proteger les organes vitaux
* Mouvements rapides (bras, jambes) voir maladroits et abrupts pour la fuite ou
l'affrontement
* Ronger les ongles
* Poings fermés
* Mains cachés
2-2/Signaux internes :
- Contraction des muscles
- Le sang afflux vers les muscles des jambes pour disposer de l’énergie suffisante à la fuite ou
l'affrontement
- La zone la plus ancienne de notre cerveau : l'Amygdale régie par nos émotions supervise les
informations et active une série de connexion (système nerveux, pression artérielle, système
hormonal…)
- L'amygdale donne des informations à l'hypothalamus qui contrôle le rythme cardiaque
- L'amygdale met en action le lobe frontal pour le contrôle du comportement
- Intensification du métabolisme cellulaire
- Augmentation du glucose dans le sang
- Augmentation de la coagulation sanguine
- Augmentation activité mentale
- Augmentation du cortisol (hormone du stress)
- L’Adrénaline parcourt tout notre organisme
- Notre système immunitaire cesse les taches habituelles
Ainsi préparation à la Fuite ou L'Affrontement
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3/ 5 clés pour dissiper vos peurs
1 / Vous n’êtes pas votre peur : identifiez vos craintes, ne les condamnez pas au silence et au secret.
Donnez-leur un nom.
2/ Déclarez la « guerre » à vos peurs : comprenez qu’elles ont envahi votre intimité, adoptez une
attitude active face à elles pour retrouver le contrôle de votre vie.
3/ Connaissez vos peurs, comprenez qu’elles sont là : n’oubliez pas que les peurs répondent à des
facteurs internes et externes, c’est-à-dire qu’il y a un facteur subjectif mais aussi quelque chose
d’externe qui vous gêne, qui vous fait perdre votre calme et qui vous ôte votre courage…
4/ Cessez de l’alimenter : comprenez que si on donne chaque jour plus de pouvoir à nos peurs, elles
finiront par complètement s’emparer de nous. N’hésitez pas à « les rationaliser » en rassemblant
davantage de ressources personnelles, de techniques de respiration, en faisant de l’exercice, en
distrayant votre esprit… Tout cela vous aidera à réduire l’angoisse.
5/ Parlez-vous comme si vous étiez votre entraîneur-e : commencez à parler avec vous-même,
comme si vous étiez votre propre coach, votre propre entraîneur-e, concevez des stratégies pour
éliminer les conduites limitantes, encouragez-vous avec fermeté pour atteindre de petits objectifs
quotidiens, félicitez-vous lorsque vous y arrivez et n’oubliez pas qu’il s’agit d’un travail constant.
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EXPRESSION DE PEUR
Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ?
Mark Zuckerberg
Avoir des sueurs froides
La peur détruit les rêves et tue les ambitions.
Jeffrey Benjamin
Avoir la peur au ventre
La conquête de la peur est le début de la sagesse.
Bertrand Russell
Avoir une peur bleue
Qui craint de souffrir, il souffre déjà ce qu’il craint.
Montaigne
La gorge nouée
La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie.
Naguib Mahfouz
Peur panique, manque d'air
Celui qui a surmonté ses peurs sera véritablement libre.
Aristote
Glacé de peur
La peur est souvent un plus grand mal que le mal lui-même.
St-François de Sales
Les mains moites
On ne peut avoir que deux attitudes face demain : la peur ou la foi.
Henry Ward Beecher
Frissonner de peur
La peur est l’absence d’amour. Fais quelque chose avec amour, oublie la peur. Si tu aimes, la peur
disparaît.
Osho Ça fait froid dans le dos
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LA TRISTESSE
1/ Quelle est sa fonction ?
Cette émotion fait partie du groupe des émotions de repli et elle est considérée comme la
plus réfléchie de toutes.
Elle fait toujours référence à une chose qui s’est produite dans le passé et son rôle est de nous aider
à prendre conscience d’une chose, d’une situation ou d’une personne que nous avons perdue ou qui
nous manque.
Enfin, la tristesse permet aux personnes qui nous entourent de nous accompagner, en nous évitant
de devenir trop vulnérables ou dépendants.
2/ Son influence sur le corps ?
2-1/ Signaux externes :
- Les micro-expressions de notre visage.
* Les commissures des lèvres tombent
* Les yeux se baissent
* La partie interne des sourcils semblent tirées vers le haut tandis que leur partie externe
s’affaisse
* Pleurs, larmes. C'est bon pour la santé.
Les larmes éliminaient une grande partie de la noradrénaline (responsable de libérer le cortisol).
Elles sont chargées en lysozyme, une enzyme capable de détruire 95% des bactéries en
seulement 10 minutes
- La posture :
* Abaissement des épaules
* Lenteur dans les mouvements
* Relâchement musculaires
- Les troubles :
* Sommeil déréglé
* Troubles alimentaires qui affectent l'appétit et la façon de manger
* Dépression
* Obsessions compulsives
* Le trouble explosif intermittent
* Isolement
* Manque d'envie
2-2/Signaux internes :
- Les circuits cérébraux de la douleur physique et émotionnelle sont dissimulés.
- Augmentation des sensations de la douleur
- Perception chaud/froid erronée
- Le cerveau travaille bien plus et à besoin de plus d'énergie : plus de 70 régions cérébrales
distinctes s’activent.
- Augmentation du Cortisol ( Cardiopathies, maladies pulmonaires, maladies hépatiques)
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3 / 5 clés pour dissiper la Tristesse
1/ Se détourner de la Tristesse en s’occupant à autre chose et plus particulièrement, à rencontrer
d’autres personnes : sortir de l'isolement
2/ Sélectionner ses pensées avec des pensées positives
3/ Une respiration en conscience, relaxations, méditations positives
4/ Une Alimentation équilibrée
5/ Un Accompagnement adaptée (Psychologue, Psychiatre, Thérapies alternatives)
EXPRESSION DE TRISTESSE
Tristesse : la fatigue qui entre dans l'âme. Fatigue : la tristesse qui entre dans la chair.
Christian Bobin
Avoir le vague à l’âme
Si tu partages ton chagrin, tu auras la moitié de ta tristesse ; si tu partages ta joie, tu l'auras en
double.
Anonyme
Avoir le coeur gros
La tristesse est un mur élevé entre deux jardins
Khalil Gibran
Errer, se traîner comme une âme en peine
Ne cache pas tes pleurs, cesse de t'en défendre, c'est de l'humanité la marque la plus tendre
Voltaire
Bien sûr on a des chagrins d'amour, mais on a surtout des chagrins de soi-même. Finalement la vie
n'est q'une affaire de solitude.
Françoise Sagan
La tristesse vient de la solitude du coeur.
Charles de Montesquieu
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LA COLERE
1/ Quelle est sa fonction ?
Il s’agit de la seconde émotion expansive. C’est une émotion impulsive, et un moyen de se
débarrasser d’un poids, de se libérer de ce qui nous gêne, de ce que nous croyons injuste ou de ce
qui nous fait mal.
La colère implique une surcharge d’énergie, qui nous aide parfois à réaliser ce que nous aimons.
Ainsi, elle ne doit pas toujours être considérée comme « négative ».
La colère possède différents niveaux. Ils vont de la gène ou de l’irritation pour une quelconque
contrariété à la passion aveugle qui conduit aux actes les plus destructeurs de l’être humain.
Si l’on exprime la colère à l’extrême, celle-ci deviendra un problème de plus, au lieu de nous aider à
résoudre la situation.
2/Son influence sur le corps ?
2-1/ Signaux externes :
- Les micro-expressions de notre visage :
* Lèvres pincées ou retroussées
* Sourcils froncés
* Regard fixe
* Narines dilatées
* Mâchoires serrées
* Couleur du visage
- La posture :
* Gestes de nervosité, violents, brusques
* Poings serrées
* Voix forte, voire hachée
- Les troubles :
* Troubles digestifs voir boulimie
* Émotion insidieuse qui dérègle le métabolisme cardiaque et digestif petit à petit. Ronge de
l'intérieur.
* Ralentissement de la cicatrisation car augmentation du nombre de cytokines, des substances
responsables de l’inflammation et par conséquent du ralentissement de la cicatrisation.
2- 2/Signaux internes :
- Respiration courte.
- Accélération du rythme cardiaque
- Augmentation de la température corporelle
- Augmentation de production d'Adrénaline
3/ 5 clés pour dissiper la Colère
1/ Reconnaître que nous éprouvons de la colère. Ce simple fait augmente déjà les possibilités de
canaliser intelligemment son énergie. Le chemin consiste à accepter que nous ressentons de la
colère, de l’exposer face à la conscience. Processus qui prend 10 secondes
2/ Respirer profondément
3/ Prendre du recul physiquement et dans le temps
4/ Examiner les racines de la souffrance
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5/ Chercher à clarifier la situation avec l'autre
Transformer la colère et retrouver l'apaisement
EXPRESSION DE COLERE
La colère s'immisce en toi en un éclair ; prends garde à ses effets sur ton caractère et au poison
qu'elle répand dans tes artères.
Romain-Guilleaumes
Être Rouge de colère
La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance.
George Lucas
Être Vert de rage
La colère consume et n'illumine pas.
Alphonse de Lamartine
Entrer dans une colère noire
Qui est lent à la colère a une grande intelligence.
Proverbe de Salomon
La colère, pour être contenue, n'en est que plus terrible.
Proverbe latin
La colère empêche l'esprit de voir la vérité.
Proverbe espagnol
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LA JOIE
1/ Quelle est sa fonction ?
Également appelée « émotion d’ouverture », la joie nous aide à créer des liens
avec les autres. Ainsi elle se retrouve dans la catégorie des émotions expansives
(tout comme la colère).
La joie peut se manifester de différentes façons, les plus fréquentes étant la tendresse, la sensualité
et l’érotisme.
Si nous gérons bien la joie, nous pourrons alors atteindre la sérénité et la plénitude. Cependant, si
nous ne savons pas bien la manier, la tristesse, l’euphorie ou la frustration feront leur apparition.
2/ Son influence sur le corps ?
2-1/ Signaux externes :
- Les micro-expressions de notre visage :
* Commissures des lèvres relevées et plissées
* Plissures au niveau des muscles péri-orbitaires (autour des yeux)
* Brillance du regard
* Joues relevées bien rebondies
* Rire, sourire
* Larmes de joie
- La posture :
* Gestes en général ascendants, on se "sent plus grands, plus leger"
- Les Avantages :
* Équilibre Corps, Coeur, Esprit comblé
* Vaincre la dépression
* Réduit la douleur
* Rend plus créatif
2-2/ Signaux internes :
* Renforcer nos artères
* Production de protéines qui interviennent dans la croissance et la survie de certains neurones.
* Réduit le taux de cholestérol
* La bonne humeur répare. Cela libère les hormones du bonheur (Dopamine, Endorphine,
Ocytocine, Sérotonine) ainsi que l’hormone de la croissance chargée des fonctions réparatrices de
l’organisme.
3 / 5 clés pour stimuler la Joie
1 - Confiance en soi
2 - Cultivez de bonnes relations avec les autres
3 - S'accorder des petits plaisirs
4 - Faire la paix avec son passé
5 - Développer sa créativité
6 – …..Liste non exhaustive…
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EXPRESSION DE JOIE
La joie de contempler et de comprendre, voilà le langage que me porte la nature.
Albert Einstein
Être aux anges, au septième ciel.
La joie emplit le coeur lorsqu'on a rencontré la certitude que la vie n'est pas un chemin qui va vers
rien.
L'Abbe Pierre
Sourire jusqu’aux oreilles
La joie est le soleil des âmes ; elle illumine celui qui la possède et réchauffe tous ceux qui en
reçoivent les rayons. Carl Reysz
Se sentir pousser des ailes
Trouve un endroit à l'intérieur de toi ou il y a de la joie et utilise cette joie afin de brûler ta douleur.
Joseph campbell
Voir la vie en rose
La joie est une puissance, cultivez la.
Inconnu
Mettre du baume au coeur

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Conférence de carême 
21 mars 2018
Frère Yves-Marie







Entrer dans la Passion 

Conférence du 21 mars 2018.



Nous sommes sauvés par la Passion et la Croix de Jésus et nous y sommes associés de différentes manières lorsque nous traversons l’épreuve de la maladie avec Lui, comme en Lui tenant la main.

S’arrêter à contempler ce mystère de la Passion de Jésus comme l’ont fait saint Jean de la Croix ou Pascal nous aidera à découvrir le sens de la souffrance et le sens de notre vie.


La Passion de Notre Seigneur Jésus Christ a toujours été l’objet de la méditation des chrétiens. On pourrait évoquer l’expérience de sainte Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila) qui avant d’être religieuse, aimait chaque soir penser à la Passion du Seigneur : 
« Pendant bien des années, presque toutes les nuits, avant de m'endormir, quand je recommandais mon sommeil à Dieu, je pensais toujours un instant à cette station, cette prière au jardin des Oliviers, même avant d'être religieuse, car on m'avait dit qu'on y gagnait beaucoup d'indulgences ; je crois intimement que mon âme y gagna beaucoup, car j'ai commencé à faire oraison sans le savoir, et j'en fis une habitude si régulière que je n'aurais pu l'abandonner, pas plus que de me signer avant de dormir » (Vie, ch. 9).

Pourquoi la Passion est-elle si importante pour nous ? 
C’est parce que la Passion de Jésus est l’œuvre du plus grand amour. 
C’est là que se concentre tout l’amour de Dieu en Jésus Christ, donné pour le salut de tous les hommes, pour le salut de chacun d’entre nous. 
Jésus nous a sauvés par toute sa vie ; toutes ses actions étaient rédemptrices parce que c’était des actions d’un homme et d’un Dieu. Mais son œuvre de salut est concentrée dans ces derniers moments où il donne sa vie pour l’homme pécheur. 
Alors apprenons à aimer, à l’école de Jésus, dans sa Passion.

Je vais commencer à méditer avec vous ce que signifie la Passion. 
Il s’agit pour tout chrétien d’entrer dans la Passion de Jésus, d’entrer dans sa propre passion. Si la liturgie nous donne chaque année de méditer, de revivre la Passion du Seigneur ce n’est pas pour évoquer un souvenir lointain de bons ou de mauvais moments, c’est parce que nous avons à revivre ce que Jésus a vécu, oh, selon nos circonstances, selon ce que la vie nous donne de vivre et de porter, selon ce que chacun d’entre nous est, selon ce que chacun d’entre nous peut porter.

Nous en sommes convaincus, le Seigneur ne nous demandera jamais de porter une croix dont nous n’aurions pas la grâce de la porter. 
C’est mystérieux tout cela, je balbutie. Je ne veux pas meurtrir les uns ou les autres, mais je crois que ce sont des vérités de notre foi. 
Nous allons voir comme tout cela est encourageant car nous allons la porter avec Jésus. Il va s’agir d’entrer dans sa propre passion avec Jésus qui, le premier, est entré dans la Passion.

La Passion et les passions de Jésus
Alors, « passion » vient d’un mot latin qui veut dire « souffrir, supporter ». Il ne s’agit pas d’une attitude uniquement passive, car il y a un aspect actif lorsque nous portons quelque chose volontairement. La passion nous rend actifs. Nous voyons Jésus au long de sa Passion qui va supporter patiemment les épreuves ; il ne va pas se rebeller contre ce qui lui arrive. 
Il porte ce qu’on lui fait subir, il va porter les accusations déjà en arrivant à Jérusalem, ces accusations qu’on lui adresse, il va porter la trahison de Judas, il va porter l’emprisonnement, après la douloureuse prière de Gethsémani. Chez Hérode, chez Caïphe, il se tait. C’est le silence de Jésus devant la méchanceté des hommes. Et puis Jésus va supporter les coups, la flagellation, il va porter sa croix, il va la porter jusqu’au calvaire avec l’aide de Simon de Cyrène. 
Il va se laisser étendre sur la croix, clouer sur la croix. 
Suspendu sur le bois. Jésus dans sa Passion se laisse faire. 
Dieu a voulu se laisser faire dans sa Passion, il a voulu « pâtir » comme on dit. 
Il y a en lui cette passivité, il se laisse faire.
Je voudrais remarquer que dans cette Passion nous découvrons les passions de Jésus. Il y a la Passion de Jésus avec un P majuscule et puis il y a les passions de Jésus, ce sont les sentiments de Jésus. N’imaginons pas un Christ stoïque, sévère, apathique, sans aucun sentiment, qui va droit devant lui sans regarder en arrière pour sauver tous les hommes. 
Nous découvrons dans sa Passion tous ses sentiments humains, si humains de Jésus, le Verbe fait chair. Jésus pleure à l’approche de sa Passion ; Jésus pleure dans son agonie. L’auteur de l’épître aux Hébreux nous a dit que Jésus est entré dans sa Passion « avec un grand cri et des larmes » (He 5,7). Jésus avait déjà pleuré sur son ami Lazare, il pleure encore au moment de sa Passion. L’évangéliste saint Matthieu nous dit la tristesse de Jésus. Jésus a connu la tristesse. Jésus a connu l’angoisse. L’évangile nous parle d’une sueur de sang. Les médecins disent que ça peut arriver dans des cas de très grand stress, d’avoir une sueur de sang. C’est le comble de l’angoisse. Jésus a porté cela. Et bien, vous voyez, Jésus a porté ces passions humaines au cours de sa Passion. Il a été pleinement homme dans sa Passion. Cependant un point nous distingue de lui, c’est que, dans ses passions, il garde toujours la pleine maîtrise de sa raison. Jamais il ne se laisse submerger par ses sentiments, jamais il n’est hors de lui, jamais il ne perd la raison. Il reste toujours maître de lui-même de sorte qu’il va connaître une profonde tristesse, la tristesse la plus grande qu’aucun être humain ait pu connaître, sans perdre la raison.

Donner sa vie
C’est le deuxième point que je voudrais aborder : 
Jésus est entré dans sa Passion. Il y est allé avec toutes ses passions ordonnées, pacifiées ; ainsi a-t-il pu entrer dans sa Passion en pleine liberté avec toute sa volonté et engager sa volonté d’homme de sorte que Jésus a fait de sa Passion une offrande au Seigneur, à son Père. Il y a un passage évangélique qui est remarquable, dans l’évangile selon saint Jean, chapitre 10, verset 18 
« Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. » 
On peut avoir l’impression que Jésus se fait prendre sa vie, car il ne se débat pas, il ne cherche pas à s’enfuir quand on le saisit. Il se laisse prendre, quand on lui donne sa croix, mais au plus profond de lui-même on ne lui prend pas sa vie, c’est lui qui la donne, c’est lui qui est le maître dans cet événement de la Passion. Cette liberté de Jésus dans sa Passion fait qu’il transforma cet événement en un don de lui-même, un don libre de lui-même. Jésus est pleinement libre quand il entre dans sa Passion. Quand on lit les évangiles, ses proches se demandent ce qui lui prend : est-ce qu’il est suicidaire, veut-il quitter la vie ? Ils n’ont pas compris que Jésus voulait transformer sa Passion en une offrande de lui- même. Nous pouvons dire cela des martyrs : n’étaient-ils pas fous de donner leur vie pour le Christ ? C’est pourtant le don le plus libre qui soit. Sainte Félicité était enceinte et en prison ; aussi les soldats ont-ils attendu qu’elle ait donné naissance à l’enfant pour l’exécuter. Elle enfanta dans la douleur et le geôlier lui dit : Comment se fait-il que tu te plaignes lorsque tu souffres maintenant, mais qu’est-ce que ce sera quand tu seras dans l’arène ! Il se moquait d’elle. Alors elle lui répond : « Maintenant c’est moi qui souffre, mais dans l’arène c’est le Christ qui souffrira en moi. Le Christ qui portera mon martyre. »

Le Christ l’a soutenue dans l’épreuve du martyre dans l’arène. Vous voyez, ce qu’elle a pu faire de sa vie, elle a transformé sa vie en un don à Dieu parce que le Seigneur était là et l’a portée. Pour nous, ce sera faire de toute notre vie une offrande à Dieu, c’est-à-dire entrer dans le don de soi. 
Vous voyez comment nous allons changer toute la perspective de notre existence. 
Trop souvent notre vie semble nous échapper. Le temps passe vite, le temps se déroule et on se dit « ma vie m’échappe ». Est-ce que je vais laisser ma vie être prise par le temps, par les occupations ou bien est ce que je vais donner ma vie ?

Voyez, il y a un changement de perspective à opérer, un changement de regard sur notre existence. Alors c’est vrai que dans notre vie, il y aura de la passivité. Il y a des choses qui s’imposent à nous, que nous ne pouvons écarter, qu’il faut accepter, les contingences, les
limites de notre humanité. Parfois les événements nous travaillent. Tout d’abord nous allons nous laisser travailler, comme Jésus qui a été travaillé dans sa Passion. Quand je parle de cela j’ai en tête une image, je ne sais pas, si c’est une bonne image, c’est une image un peu gastronomique. Dans notre vie, nous sommes un peu comme la pâte. Je ne sais pas si vous faites des gâteaux parfois, la pâte on la travaille, on mixe, on mélange. On a des frères pâtissiers au couvent et je les regarde avec un certain émerveillement. Quand on regarde nos vies, on est un peu comme une pâte qui est travaillée. Parfois on a un petit temps de repos et puis après on est martelé. Nous sommes travaillés. Nous sommes comme une pâte qui est travaillée. La question est alors de savoir si je vais être une bonne pâte ou une mauvaise pâte. Une mauvaise pâte, c’est une pâte où il y a des grumeaux. Alors une pâte avec des grumeaux c’est une pâte qui n’est pas bien travaillée. À la cuisson ça va donner des problèmes. Que vont être les grumeaux pour nous ? Cela va être le péché. C’est une chose en nous dans notre pâte humaine qui refuse d’être liquéfié par la grâce. Le péché ça fait des grumeaux en nous. Les grumeaux du péché dans notre pâte humaine. Il faut accepter de se laisser travailler un petit peu et puis de faire en sorte que la grâce, la grâce du pardon vienne diluer ces grumeaux en nous.

Peut-être faudra-t-il pleurer quelques larmes sur ces grumeaux, les larmes du repentir. Jésus a pleuré, en entrant dans sa Passion, et est-ce que nous, nous pleurons sur nos péchés ? Entrer dans notre passion, ça va être : 
avoir le regret de nos fautes et le désir d’être une bonne pâte. 
Soyez une bonne pâte. On dit ça de certaines personnes : oh lui, c’est une bonne pâte, c’est un compliment, cela veut dire c’est quelqu’un qui est disponible, on peut discuter avec lui, on peut travailler avec lui, on peut faire quelque chose avec lui. 
Soyons de bonnes pâtes entre les mains du Bon Dieu, 
il pourra faire quelque chose de beau. On connaît ces pâtes un peu récalcitrantes, qui se déchirent quand on veut les étaler, on ne peut rien en faire, c’est fichu. 
Parfois on se demande si on peut la récupérer. Les pâtissiers habiles arrivent toujours à rattraper le coup. Le Bon Dieu est un pâtissier habile, heureusement.

Alors, pour nous, accepter d’entrer dans notre passion, c’est accepter d’être cette pâte qui se laisse travailler et parfois nous sommes travaillés par le Bon Dieu. Çà aussi c’est mystérieux, pourquoi-est ce que le Bon Dieu nous travaille comme cela ? C’est pour faire de nous des saints. Et puis être dans une bonne disposition pour entrer dans notre passion, c’est comme Jésus entrer librement, de plus en plus librement, volontairement dans notre passion. Ainsi nous allons grandir en liberté quand nous allons avancer dans la passion à la suite de Jésus, volontairement, pour faire de notre vie une offrande au Père, donner sa vie, ne pas se la laisser prendre. Ce n’est pas utile de se réserver quoi que ce soit. Dans la vie, il faut savoir prendre ce que l’on nous donne et donner ce que l’on nous prend. Donner ce que l’on nous prend, c’est à dire qu’on voit parfois des gens sans gêne qui nous prennent des choses, donc plutôt que de se plaindre, dire je te le donne voilà. Il y a un épisode dans la vie de sainte Thérèse. Au carmel tout est en commun, Thérèse a accepté de se faire prendre le matériel dont elle avait besoin. Prendre ce que l’on nous donne et donner ce que l’on nous prend. Oui, entrer de plus en plus volontairement dans notre passion. Cela ne va pas de soi.

La vraie liberté
Il y a peut-être un verset de l’Évangile qui vous est difficile à saisir. C’est à Gethsémani : Jésus prie ainsi le Père 
« Abba Père, écarte de moi cette coupe, pourtant non pas ce que je veux mais ce que tu veux » (Mc 14,36). 
C’est étrange, est-ce que Jésus refuserait la coupe que lui offre son Père ? Là nous avons l’occasion de mieux connaître Jésus. En Jésus il y a deux volontés, la volonté divine et la volonté humaine. Avez-vous déjà pensé à cela qu’il y a deux volontés, dans le Verbe incarné. Si l’on dit qu’il n’y a qu’une volonté divine, ça veut dire qu’il n’y aurait pas en lui de volonté humaine. Il faut qu’il y ait une volonté humaine pour être pleinement homme. 
Voyez cette volonté humaine qui dans son aspect sensible, nature
refuse la croix. La souffrance lui répugne, c’est humain : « que cette coupe s’éloigne de moi », mais dans sa volonté de raison, cette raison qui domine et qui révèle et désigne à Jésus le but de sa mission : il est là pour sauver les hommes, il veut entrer dans le projet de son Père : Non pas ce que je veux mais ce que tu veux. C’est ce que nous disons dans le Notre Père : que ta volonté soit faite. Cette volonté raisonnable de Jésus est en accord avec la volonté du Père. Jésus a toujours voulu la volonté du Père, mais nous il nous faut apprendre cette volonté du Père, apprendre à entrer dans cette volonté du Père. À travers notre vocation, à travers aussi des événements. Nous allons chercher, nous aussi à entrer dans cette volonté de Dieu. Petit à petit adapter notre volonté au projet de Dieu pour autant qu’on puisse le discerner, le découvrir. 
C’est ainsi que nous serons libres. Là encore je vais vous demander de faire un peu de gymnastique : il va falloir changer un petit peu ses repères. Dans le monde, on appelle quelqu’un libre s’il peut dire oui ou non. On parle de quelqu’un qui est libre s’il peut dire oui ou non à Dieu. C’est faux. C’est autre chose la liberté chrétienne. La liberté chrétienne consiste à dire oui à Dieu. C’est là que nous sommes vraiment libres. Vous allez dire, non ce n’est pas possible. En réalité vous êtes pleinement libre quand vous dites oui à Dieu. L’exemple de celle qui a été la plus libre de toutes les créatures humaines, c’est la Vierge Marie : elle a dit oui à Dieu. Elle ne pouvait que dire oui. Vous allez dire, elle n’est pas libre ; la liberté c’est autre chose. La liberté c’est d’entrer pleinement dans le projet de Dieu. Il nous faut changer notre compréhension de la liberté. Quand je vais à Lourdes, je viens devant la grotte et devant la statue de Notre Dame et je me dis que je suis devant la statue de la liberté.

Si nous entrons dans notre passion, si nous nous laissons faire par le Seigneur, travailler comme une bonne pâte, si nous cherchons à entrer dans la volonté de Dieu, à la connaître, à dire oui à ce que le Seigneur veut, nous allons être de plus en plus libres, de plus en plus épanouis dans notre humanité. Nous allons grandir en humanité à mesure que nous dirons oui au Père des cieux. Nous allons être de plus en plus enfant de Dieu. C’est notre vocation éternelle. Nous allons faire de notre existence un don, une offrande au Seigneur. Là encore, nous allons imiter Jésus. L’épître aux Hébreux exprime le mystère de l’Incarnation en terme de don de soi : « En entrant dans le monde, le Christ dit : “De sacrifice et d'offrande, tu n'as pas voulu, mais tu m'as façonné un corps. Holocaustes et sacrifices pour le péché ne t'ont pas plu. Alors j'ai dit : Me voici” » (He 10,5-7). L’offrande définitive à Dieu, c’est Jésus qui se fait homme et qui dit « me voici », qui s’offre à son Père. Eh bien, nous aussi il nous faut entrer dans cette attitude d’offrande, de tout ce que nous sommes, de tout ce que nous vivons, nous devons l’offrir au Père.

Pour cela, il y a un sacrement qui nous fait entrer dans l’offrande de Jésus et qui nous apprend à entrer dans cet état d’offrande, c’est le sacrement de l’Eucharistie. Le sacrement de l’Eucharistie où nous sommes rendus présents à l’offrande du Fils au Père. Alors je vous invite à participer à l’Eucharistie, le dimanche, bien évidemment, en semaine, si possible d’entrer dans cette habitude d’offrande de vous-même. Au moment de l’Eucharistie, quand le prêtre présente les offrandes, offrez-vous avec lui, tout ce que vous faites, tout ce que vous avez vécu, de vos projets. 
Placez-vous sur la patène, en offrande à Dieu avec le Christ vers le Père. Vous entrerez ainsi de plus en plus dans le don de vous-même. Votre vie prendra un nouveau relief. Toute chose aussi banale qu’elle soit, tout ce qui est beau dans notre vie peut être offert à Dieu. Vous déploierez ainsi votre offrande de vous-même et vous serez de plus en plus libre et grand dans votre humanité. Amen.
Fr. Yves-Marie du Très Saint Sacrement, o.c.d. Toulouse